Même si elles demeurent encore un « micromarché » par rapport aux ventes immobilières classiques, les ventes en viager sont en pleine expansion depuis la crise sanitaire et on estime actuellement à 10% leur taux de croissance annuelle. Loin de la caricature, pourtant très drôle, du film de Pierre Tchernia avec Michel Serrault, nous vous invitons à découvrir les éléments clés de ce type de vente.
Le viager : définition
Le viager consiste à vendre un bien immobilier à un tiers en échange du versement d'une rente viagère périodique (mensuelle, trimestrielle ou annuelle), éventuellement accompagnée d’un bouquet, c'est-à-dire une somme d'argent versée « cash » au moment de la signature de l'acte de vente.
Le viager repose sur le principe d’aléa, c’est-à-dire que ni le vendeur ni l’acquéreur ne savent au moment de la signature de l’acte de vente pour quel montant le bien sera acquis au final, puisque ce montant dépend de la date du décès du vendeur. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’acheteur prendra réellement possession du bien.
Le calcul de la rente se fait à partir de plusieurs éléments :
- la valeur foncière du bien
- l’âge du vendeur
- le versement ou non d’un bouquet
- le statut libre ou occupé du bien
Avantages et inconvénients de la vente en viager
Pour l'acheteur
Appelé débirentier, l’acheteur ne prendra possession du bien qu’au décès du vendeur. Il n’a a priori pas à souscrire d’emprunt bancaire, puisque c’est en quelque sorte le vendeur qui lui « prête » l’argent, qu’il rembourse sous forme de rente, donc sans payer d’intérêts.
Si le vendeur décède rapidement (ce qu’il ne faut jamais souhaiter, mais bon...), l’acheteur aura acquis le bien immobilier pour un prix défiant toute concurrence ! A l’inverse, l’acheteur en viager de l’appartement de Jeanne Calment (morte à 122 ans) est décédé avant elle sans avoir pu prendre possession du bien et après 30 ans de paiement de la rente...
Si l’acheteur décède avant le vendeur, le versement de la rente ne s’éteint pas et ce sera aux héritiers de continuer à la payer...
Pour le vendeur
Appelé crédirentier, le vendeur empoche l’éventuel bouquet au moment de la signature et touchera la rente versée par l’acheteur jusqu’à la fin de sa vie, tout en continuant à occuper le logement. Il s’agit d’un compromis qui intéresse de plus en plus de personnes âgées afin de s’assurer un complément de revenus substantiel, sans avoir à quitter le logement. Plus sournoisement, certains font aussi ce calcul pour déshériter leurs enfants...
Plusieurs raisons peuvent être évoquées pour expliquer l’engouement actuel pour ce type de transactions immobilières.
Tout d’abord, la situation économique de beaucoup de retraités s’est dégradée dans notre pays et la perspective de toucher une rente à vie est plutôt rassurante pour certains. L’angoisse de devoir un jour effectuer de grosses réparations sur une maison (toiture ou autre) peut aussi pousser certaines personnes âgées à reporter ces dépenses futures sur l’acheteur.
Alors si vous avez un peu d’argent à investir, pourquoi ne pas acheter en viager ? Le jeu en vaut peut-être la chandelle...
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site du ministère de l’économie :
https://www.economie.gouv.fr/particuliers/viager-comment-ca-marche
ou encore ce reportage effectué pour France Télévision :
Catégories