L’exode rural, phénomène bien connu et sans cesse rabâché depuis des années qui fait que de plus en plus de français quittent les zones rurales pour habiter en ville, a tendance à s’inverser, surtout depuis l’épisode « Covid ». Le marché immobilier a bien sûr suivi cette évolution. Petit éclairage sur la situation.
Évolution du marché immobilier périphérie / centre-ville
La ville : une offre quasi illimitée de services de proximité
Il y a une évidence à rappeler : c’est dans les villes que se trouve la très grande majorité des emplois. Habiter en ville évite donc les longs déplacements quotidiens pour se rendre au bureau. Mais aussi les virées pas toujours très fun au centre commercial le plus proche le samedi après-midi, puisqu’en ville, on a tout sous la main ! Les transports en commun permettent même à certains de se passer de véhicule personnel, ce qui engendre de réelles économies.
C’est pourquoi le marché de l’immobilier urbain n’a cessé de s’apprécier depuis de longues années, avec bien sûr des hauts et des bas, notamment pendant la crise financière de 2008. Mais les choses ont tendance à s’inverser depuis la crise du Covid en 2020 et les multiples confinements qui en ont découlé. Beaucoup de gens ont alors découvert le télétravail, ainsi que le privilège que représentent l’accès à un jardin, une terrasse ou même un simple balcon. Ces agréments recherchés augmentent fortement le coût d’un appartement en centre-ville, et c’est pourquoi de plus en plus de gens se tournent vers les logements en périphérie (zones pavillonnaires par exemple) ou carrément en pleine campagne.
La campagne : un mode de vie calme et serein
Même s’il faut évidemment se méfier des clichés, la campagne possède de nombreux avantages dont les plus prisés à l’heure actuelle sont pelle-mêle l’absence de pollution, les bienfaits de la vie au grand air, moins de stress et de bruit, plus d’intimité... etc.
Parallèlement, les difficultés d’accès aux services publics, l’obligation de posséder un véhicule et le manque d’offres culturelles et de loisirs peut encore en rebuter certains.
Mais force est de constater que la campagne a le vent en poupe. Tous les indicateurs le montrent : le prix des appartements à Paris est en baisse sur un an (-1,2 %) alors que le prix des maisons en province a augmenté de 10 % sur la même période ! (source : immomatin.com). L’indice des prix immobiliers des zones rurales a même rattrapé son niveau le plus haut de début 2008, juste avant la crise financière.
Quelle évolution à prévoir pour les mois à venir ?
Il n’y a pas de raisons a priori pour que cette tendance s’inverse. La campagne et la périphérie des grandes villes auront encore la cote pendant un moment. Mais la hausse des taux d’intérêts, dont tout le monde parle actuellement, et le durcissement de la loi concernant la rénovation énergétique des logements anciens pourrait freiner quelque peu cet engouement et redorer le blason des appartements récents des centre-ville.
Pour conclure, citons la phrase apocryphe d’Henri Monnier, caricaturiste du début du XIXè : « On devrait construire les villes à la campagne, l’air y est tellement plus pur ! ».
@crédit photo : d.guillamasse
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